Comment nous travaillons…

Nous dessinons, concevons et fabriquons l’ensemble de nos meubles, chacun d’eux est unique. Nous travaillons des essences locales en collaboration avec un conseiller en gestion forestière, D’arbrazed, élagueur du Réseau pour les Alternatives Forestières. Les essences de bois utilisées sont ainsi disponibles en fonction des coupes pratiquées et du temps de séchage naturel. Nous n’utilisons pas de dérivés du bois.

On plane, on rabote, on affûte les scies et les fers, ciseaux et gouges, guimbarde, on sort chignole et vilebrequin, limes et râpes, on fabrique bancs à planer et de chaisier, on utilise du bois sec et du bois vert.

Nos meubles ne sont pas rectilignes, nous gardons ce que d’aucuns appelleront des défauts : noeuds, différences naturelles de teintes, fissures parfois, pour autant que cela n’affecte pas la structure du bois. Nous nous laissons guider par l’esthétique même de la matière.

Nous produisons peu, mais ce n’est pas parce que nous travaillons sans machine (à pièce unique le temps de réalisation est équivalent). Certaines pièces de bois, par exemple un plateau, ne trouveraient que peu de machines adaptées, par contre, la main et la patience peuvent, elles, s’y confronter.

Nous proposons des meubles qui s’inscrivent dans le temps en prélevant peu à la forêt.

L’idée ici n’est pas de « surfer » sur des thèmes en vogue (transition écologique et éco-responsabilité, circuits courts, économie solidaire, etc…) mais de se réapproprier ce que la machine a subtilisé à l’homme, son savoir-faire, sa liberté, son rapport à la nature, son respect du vivant (végétal, animal, etc…).

Nous nous positionnons en rupture avec une société basée sur l’hyper-consommation, sur une technologie omniprésente et une science qui règleraient les problèmes écologiques, sociaux, en ajoutant de nouvelles problématiques. Les machines ont, depuis la révolution industrielle, dépossédé l’artisan de son savoir faire, de la transmission, les gestes se perdent. Le numérique permet, lui, de remplacer l’artisan par un technicien qui a bien moins de liens avec la matière et le vivant, et ouvre encore à une plus grande artificialisation du monde.

Nous commençons juste. Nous sommes deux jeunes artisans mais deux vieilles branches. Nous ré-apprenons les gestes, grâce à certains qui comme nous sont en recherche de ces savoirs et savoir-faire et qui ont la générosité de les partager. Petit à petit nous enrichirons notre galerie de meubles, des modèles serviront de base mais les réalisations seront toutes différentes, parce que le bois est l’Auteur principal.